Étape incontournable des amateurs de randonnée, le GR20 de Corse attire beaucoup de monde chaque année. Malheureusement, les punaises de lit s’invitent désormais dans les gîtes, refuges et auberges situés le long du sentier. Tous les établissements de tourisme sont touchés jusqu’aux bateaux Corsica Ferries. Avec ce fort brassage de randonneurs, difficile de se débarrasser de ces insectes nuisibles très résistants. Voici donc nos conseils utiles pour vous protéger contre les punaises de lit durant votre rando. De la préparation de votre sac jusqu’au retour à la maison, on vous dit pour que l’aventure GR20 reste belle et inoubliable.
Les informations clés
➡️ Le GR20 est particulièrement exposé aux punaises de lit en raison du fort brassage de randonneurs, des couchages collectifs et des refuges en bois propices aux infestations.
➡️ Les signes à repérer : taches noires ou brun-rouge sur la literie, piqûres groupées qui grattent, présence d’insectes en grappe dans les coutures.
➡️ Les bons réflexes en randonnée : utiliser un duvet lavable, une alèse ou moustiquaire, ranger ses affaires dans des sacs-poubelle hermétiques, inspecter chaque couchage.
➡️ En cas de piqûres ou de contamination : nettoyer la peau, appliquer une crème calmante, isoler ses affaires, puis laver ou congeler tous les textiles au retour.
➡️ La prévention est collective : randonneurs, refuges et autorités doivent coopérer pour limiter la propagation et protéger la réputation du GR20 Corse.
Pourquoi les punaises de lit sont présentes sur le GR20 ?
Une forte fréquentation de randonneurs
Le GR20 Corse attire chaque année entre 15 000 et 18 000 randonneurs venus du monde entier. C’est ce fort brassage de voyageurs qui est la principale cause de présence des punaises de lit. Il suffit qu’un dormeur arrive avec un sac ou un duvet contaminé pour que ce petit insecte suceur de sang s’installe dans un refuge. C’est par exemple ce qui est arrivé à celui de Manganu ou encore d’Usciolu.
Plusieurs randonneurs ont aussi rapporté des cas infestations dans certains refuges du sud, notamment du côté de Sartène. Certains témoignages décrivent des nuits compliquées avec de multiples piqûres, obligeant parfois à dormir dehors sous tente, faute de mieux.
Des conditions idéales dans les refuges
Les refuges et gîtes du GR20 offrent des environnements très favorables aux punaises :
- Literie collective : matelas, sommiers, draps et alèses partagés par de nombreux randonneurs.
- Boiseries et interstices : les punaises adorent se loger dans les fentes du bois des lits superposés ou des meubles.
- Manque de rotation : les couchages accueillent de nouveaux dormeurs chaque soir, laissant aux punaises tout le loisir de piquer et de se multiplier en grappe.
- Des températures douces : plus la température est élevée, plus les punaises
Conscientes du problème, les autorités ont décidé de réagir. Depuis 2019, les gites sont régulièrement désinfectés. Par ailleurs, sous la houlette du président du PNRC Jacques Costa, les structures en bois des refuges ont été remplacées par du placoplatre. Les murs à la chaux ont également été crépis.
Des insectes très résistants
Ces insectes sont connus pour leur incroyable résistance. Une punaise peut survivre plusieurs mois sans se nourrir, ce qui lui permet de patienter entre deux groupes de marcheurs. Par ailleurs, les températures en hiver en Corse ne sont pas assez basses pour les éliminer complètement. Elles restent donc établies d’une saison à l’autre.
De plus, leurs prédateurs naturels sont rares.
La compagnie maritime Corsica Ferries également touchée
Le problème des punaises de lit en Corse ne s’arrête pas aux refuges du GR20. Même les bateaux de la compagnie Corsica Ferries, qui assurent la liaison entre le continent et l’île, ont connu ce problème.
Consciente de l’impact sur son image, la compagnie explique son dispositif de prévention. « Nous avons mis en place un protocole depuis 2021, mais nous ne pouvons déterminer ses effets avec précision. Nous faisons appel à une société spécialisée et la faisons systématiquement intervenir dès qu’un voyageur nous signale la présence de nuisibles, assure-t-on. Dans 80 % des cas, il s’agit d’une fausse alerte. »
Comment reconnaître une infestation de punaises de lit dans un refuge
Avant de poser votre duvet et de vous installer pour une nuit en refuge, voici comment vérifier que le dortoir n’a pas de punaises.
1) Une literie tâchée
- Taches noires sur les draps, les coutures du matelas ou le sommier : ce sont les déjections des punaises.
- Traces brun-rouge : petites marques laissées après une piqûre ou lorsqu’une punaise est écrasée durant le sommeil.
- Restes de mue ou coquilles : souvent collés le long des coutures ou sur l’alèse.
Si la lumière est insuffisante, n’hésitez pas à utiliser la lampe torche de votre téléphone.
2) Les piqûres sur la peau
Alignées ou regroupées en grappe, les piqures de punaises de lit apparaissent le plus souvent après une nuit en refuge. Elles grattent fortement et la sensation peut durer plusieurs jours. Les zones les plus piquées sont celles en contact direct avec le couchage : bras, jambes, dos ou cou.
Bien que ces piqures ne soient pas dangereuses pour votre santé, certaines personnes peuvent avoir des réactions allergiques.
3) Des odeurs inhabituelles
Dans un dortoir très infesté, il arrive de percevoir une odeur âcre ou légèrement sucrée. C’est une signature typique des punaises de lit, surtout quand elles sont nombreuses.
4) Les insectes eux-mêmes
Bien que discrets, les punaises sont parfois visibles à l’œil nu. De couleur brun-rouge, plates et de la taille d’un pépin de pomme, elles se regroupent souvent en grappe dans les coutures du matelas, derrière un meuble ou dans les interstices en bois du lit.
Comment se protéger des punaises de lit pendant sa randonnée sur le GR20 ?
En adoptant quelques gestes simples, vous réduirez considérablement le risque de partager vos nuits avec des punaises de lit.
Avant de partir
➡️ Choisissez un duvet lavable : privilégiez un sac de couchage léger, facile à passer en machine après votre séjour.
➡️ Prévoyez une housse de protection ou une petite moustiquaire de couchage : elles ajoutent une barrière physique entre vous et le matelas.
➡️ Emportez quelques sacs-poubelle hermétiques : très pratiques pour isoler vos vêtements ou votre duvet si vous suspectez une infestation.
➡️ Voyagez léger : un équipement compact, bien rangé.
Dans les refuges
➡️ Inspectez toujours le couchage avant de vous installer : vérifiez le matelas, les draps, le sommier et les recoins du lit.
➡️ Utilisez votre propre alèse ou drap lavable pour limiter le contact direct avec la literie.
➡️ Ne posez pas votre sac directement sur les lits ou les meubles : suspendez-le ou posez-le sur une surface dure, à distance des autres couchages.
➡️ A votre réveil, secouez vos vêtements de nuit et sac de couchage dehors.
➡️ Rangez vos vêtements dans des sacs hermétiques fermés plutôt que de les laisser traîner dans le dortoir.
Pour aller plus loin : Le guide pour se protéger des punaises de lit dans les refuges de randonnée.
Se protéger des piqures avec un spray répulsif
Vous pouvez utiliser le BOUCLIER de Sereni-d qui est un répulsif préventif à base d’huiles essentielles comme le tea tree et le clou de girofle. Vaporisez-le sur vos vêtements de nuit (privilégiez des vêtements longs collants à la peau) et votre sac de couchage afin de repousser les punaises de lit. Cela évitera qu’elles viennent vous piquer la nuit. Vaporisez également le spray sur l’extérieur de votre sac à dos, les fermetures éclairs afin d’éviter que les punaises de lit, qui sont attirés par les odeurs des vêtements sales, rentrent et y pondent des œufs.
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Que faire si vous êtes piqué ou si vos affaires sont contaminées ?
Inutile de paniquer ni d’avoir honte d’ailleurs, les punaises de lit n’ont rien à voir avec le manque d’hygiène.
Voici des mesures simples pour éviter de ramener les punaises chez vous après votre aventure en Corse.
Traiter les piqûres immédiatement
- Évitez de trop vous gratter : même si la démangeaison est forte, cela peut provoquer des plaies ou une surinfection.
- Nettoyez la peau avec de l’eau et du savon doux pour limiter le risque d’infection.
- Appliquez une crème calmante ou apaisante (type anti-démangeaisons ou à base de cortisone légère si nécessaire).
Isoler vos affaires contaminées
- Glissez vos vêtements, draps ou duvet suspects dans des sacs-poubelle hermétiques afin d’éviter de contaminer le reste du groupe ou des couchages encore sains.
- Rangez ces affaires séparément, en attendant de pouvoir les laver correctement.
Au retour de randonnée
- Déballez vos affaires dehors ou dans la baignoire et surtout pas sur votre lit !
- Lavez tous vos textiles à 60°C ou passez-les au sèche-linge chaud pendant au moins 30 minutes.
- Pour les équipements non lavables (duvet technique, moustiquaire, housse), utilisez la congélation à -20°C pendant 72 heures.
- Aspirez soigneusement vos bagages (coutures, poches, fermetures), puis jetez le sac de l’aspirateur dans une poubelle fermée.
L’importance de la prévention collective sur le GR20
Selon, Joseph Magnavacca, l’actuel directeur de l’office de l’environnement de la Corse : « Le plus important en ce qui concerne les punaises de lit est qu’il faut agir vite et bien, la communication est le nerf de la guerre« .
Sur un sentier aussi fréquenté que le GR20 en Corse, la lutte contre les punaises de lit ne peut pas reposer uniquement sur les randonneurs. Elle doit être collective et coordonnée.
Voici comment chacun peut agir.
Le rôle des refuges et gîtes
- Mettre en place un nettoyage régulier et renforcé des couchages.
- Remplacer les matelas ou sommiers infestés et privilégier des structures sans interstices.
- Appliquer les consignes strictes de désinfection et proposer aux dormeurs du linge lavable et entretenu.
- Sensibiliser les marcheurs en affichant les bonnes pratiques dans les dortoirs.
Le rôle des autorités locales
- Le Parc naturel régional de Corse (PNRC) supervise déjà des actions, comme le remplacement des boiseries ou encore la distribution de flyers préventifs.
- Les communes et mairies peuvent aussi soutenir les gîtes par des financements de désinfection régulière et par des campagnes d’information.
Le rôle des randonneurs
- Signaler immédiatement une suspicion d’infestation, sans honte ni tabou.
- Respecter les bonnes pratiques : inspecter son couchage, utiliser une alèse ou une moustiquaire, ranger ses affaires dans des sacs hermétiques.
- Partager l’information avec les autres dormeurs pour limiter les risques de propagation.
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